Nevado Ojos Del Salado 2007 accueil

11.01.2007

 

2h00 du matin : c’est dur, mais le moral est là ! On petit déj et on prépare les sacs pour les alléger au maximum.

Départ 3h15 de 5825 m. On avance lentement mais sûrement, c’est la clé. Le ciel est dégagé, contrairement à hier.  En plus, on est super bien acclimaté. Le vent fort descend du sommet et la température est à peu près -20°. On est tous très bien habillés mais beaucoup souffrent du froid dans leurs chaussures, moi que dalle !

Pendant une pause, je perd une moufle en duvet qui m’échappe et la regarde impuissant glisser sur le névé baladée par un vent violent.

Heureusement, Régis me prête un gant Gore-Tex, mais c’est pas pareil et j’ai un peu plus froid, mais rien de dramatique, je cache ma main derrière ma doudoune à l’abri du vent.

Raph a très froid aux pieds et ne les sent plus mais il ne dit rien.

Arrivés au cratère, le vent semble se calmer, il fait très beau mais le moral a baissé chez certains. Phil est très fatigué car ça fait plusieurs jours qu’il a la crêve. Du coup, je le remplace pour faire la trace qu’il a fait jusqu’à maintenant.

Les allemands avaient fait la trace la veille mais le vent et la neige fraîche l’avait recouverte.

On peut dire qu’on en a tous bavé.

Mais le sommet n’est pas loin et ceux qui voulaient abandonner reprennent courage et volonté et décident de poursuivre.

Avant le sommet, 2 cordes fixes étaient en place pour protéger un passage délicat et exposé en escalade (3 sup) mais à cette altitude (6850 m), on ne prend pas de risques et on les utilise.

Enfin, 11h01, on foule le sommet !

Le groupe 251 est super content. On s’embrasse et on prend des photos !

C’est un vrai bonheur. Mais ça caille plus qu’au Plomo (-30°) et on n’y reste pas longtemps.

On rempli le cahier dans sa boîte métallique.

Je me voyais le retenter le lendemain en cas d’échec ! D’ailleurs je le referai pas. C’est très exténuant, plus qu’un 8000 avec l’oxygène.

C’est un très beau sommet assez technique (plus dur que l’Aconcagua) et l’émotion est très forte ! Officiellement on est 6893 m.

Pourtant il faut vite redescendre, c’est pas bon de rester trop longtemps à cette altitude.

Tout le monde est mort aussi, mais tellement content d’avoir réussi qu’on repart avec plein d’images en tête.

Je me décale légèrement de la trace des autres (mais reste toujours en arrière pour fermer le groupe en cas de blessure ou de malaise) afin de rechercher ma moufle.

C’est un véritable calvaire de descendre, car la neige a recouvert des pénitents de glace et à chaque pas, on tombe dessus et on se fait bien mal. Comment traverser ce névé en sécurité pour rejoindre la trace de montée ? On tente les roulades mais au bout de quelques tours on a la tête qui tourne, c’est horrible ! Du coup on descend sur les fesses mais lentement car les pénitents vous rappellent vite à l’ordre !

Lorsque j’abandonne l’idée de retrouver ma moufle, un miracle ! Je la retrouve coincée au pied d’un rocher 300 m plus bas que l’endroit ou je l’avais vue.

Je suis si content que je remercie l’Ojos en m’inclinant pour cette superbe journée qu’il nous a offert à tous.

Aucun de nous n’a souffert du MAM. Et personne n’a eu de gelures.

Enfin nous regagnons le refuge Tejos pour nous y rassasier un peu.

Une petite collation et on file à UDA. Avec mon cousin, on se couche à 16h jusqu’à ce que je me lève pour aller nous chercher à manger. En fait, on savait pas si on avait faim mais quand je l’ai réveillé, on était bien content de manger un peu de salé.

Le ventre plein, on s’est recouché jusqu’au lendemain matin.

Grosse nuit de récup avec une aspirine contre les céphalées.